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Zora Snake

Zora Snake

La compagnie Zora Snake a été créée en novembre 2013 par Snake, danseur/Chorégraphe et Artiste-performeur camerounais. Fondateur du Festival International "Modaperf" à Yaoundé, Zora Snake est Acogny d'Or 1ère place / concours chorégraphique-solo Africa simply the Best 2019 au Burkina-Faso, lauréat Visas pour création IF 2017, prix découverte Goethe-2015. Zora Snake réalise plusieurs créations artistiques dans les rues qui épousent l'espace public. Aussi, des performances et créations chorégraphiques de salles et autres lieux alternatifs (musées, galeries...).


Pour nos chefs d'État, dieu est "BLANC".

Publié par Zora Snake sur 26 Août 2019, 19:29pm

  Vers un décolonialisme blanc, comment noircir ? (c) Italie-Altofest.

Vers un décolonialisme blanc, comment noircir ? (c) Italie-Altofest.

 

De quel dieu minuscule s'agit-il ? de quel BLANC majuscule est-il question ?


"dieu" , symbole du bien, l'étranger pur, un être saint, le tout-puissant, une ombre blanche venant du haut.
Il est représenté aux 21s siècles au Cameroun comme partout ailleurs en Afrique noire, comme étant "L'homme du paradis ".


"BLANC", couleur du royaume saint, symbole d'une puissance donnée du paradis.

Je pleure;
je pleure en écrivant ces propos sur une feuille blanche, évidemment comme si je fais mon testament pour entrer au Paradis.
Je pleure parce-que la lecture sociale que nous avions est tellement violente dans nos mémoires et dans nos mentalités.

Dans mes centaines de pas, sous un soleil brûlant, allant de Douala pour Yaoundé passant par Dschang, je me vois dans cette femme portant au dos un enfant et sur la tête, un plateau de marchandise, marchant des kilomètres pour espérer vendre une bouteille d'arachide à 1000F.CFA (1,90 euro).

Je pleure ce papa, roulant en moto-taxi, espérant porter un client de 200F.CFA (35 centimes).
Je pleure les motos boys criant le long de la journée aux portières des minibus pour espérer gagner un 2.000F.CFA (3euro, 40 centimes) en fin de journée, des femmes de ménage touchant en fin du mois 25.000F.CFA (32euro).

Ces laveurs de voiture, arrêtant en main une bouteille de bière toute la journée, comptant les pièces à gauche, ce pousseur qui susse une canne à la bouche et grimpe la colline de Elig zoa à droite, ces vendeurs ambulants dans les bars, dans le souci de pouvoir s'en sortir, ces casseurs de pierres dans les chantiers, ces femmes de rue la nuit à mini-prix en bordure de route, cette société vivant dans une promiscuité insupportable, ce réseau informel déséquilibré...

Bref tous les jongleurs de l'avenue Kennedy pour la survie au Cameroun, je pleure.

Bien que bon nombre de nos compatriotes, en commençant par le chef, sont à la merci de dieu, pire, mes larmes tombent en grosses gouttes parce-que le mauvais exemple vient du "haut".


Si pour nos chefs d'État, l'étranger pur est roi, que deviendrons-nous dans le temps, ceux et celles d'ici et d'ailleurs, venant d'en bas ?


"Notre faiblesse d'esprit à fantasmer dieu"

Le regard d'infériorité que nous lui montrons, les actes énormes de soumission que nous-même avions cultivé, la place que nous lui attribuons, le rôle que nous avions choisi, celui du "serveur et du guide", l'influence brutale de notre manière à changer de façon de parler, l'acceptation volontaire de croire à la lumière même si ce dieu vit sous le seuil de l'ombre chez "BLANC", mais en étant sous la lumière, ce dieu est BLANC.


Le coté pathétique de mes sœurs et frère camerounais sur le fantasme d'un autre passeport, les rythmeurs parvenus, l'aliénation de nos traditions que nous pratiquons sur nous-mêmes, le culte de dieu voilé, les gestes qui singent, le frère qui se prend pour Google et croit tout connaître...sont des preuves que le haut est biaisé.

Ce qui nous pousse à dire que peut-être dans la parole chez "BLANC", dieu a flatté Dieu comme un bébé à venir changer le monde, commençant en Afrique et pour finir, dieu a monté un coup contre Dieu pour sa crucifixion en public et le coupable s'autoproclame dieu. La preuve chez Nietzsche Friedrich.

Et nous (Chefs d'État) faisons le deuil chaque dimanche dans les églises, voir les veillées les jours de la semaine dans les églises réveillées aux quartiers.


Il faut bien comprendre de quoi il s'agit !

Il ne s'agit pas de crier ou hurler sur dieu, ou la mort de Dieu ou encore vilipender "BLANC".
Pour dieu , c'est normal car tout ce qui fait est bon, d'après la parole chez "BLANC ".


C'est normal d'avoir cette place, puisque leurs aïeux avaient une grande relation avec nous. La preuve : (la construction des routes, chemins de fer, la civilisation apportée, les écoles, les hôpitaux, les infrastructures, les églises....), enseignés dans les catégories des pêcheurs chez "BLANC" sur les bienfaits de la colonisation.


Mais non! le problème n'est pas dieu.

Il s'agit plutôt de parler du problème décolonial entre chef d'État et leur propre raisonnement, ensuite le citoyen face à sa propre mentalité.

Une fois analyser cela, nos chefs d'états cesseront de croire que dieu est "BLANC".

L'étranger pur est-il réellement dieu au Cameroun ?

D'abord pour répondre, j'aimerais dire :
" Étant camerounais vivant au Cameroun, je me sens rejeter ".

Dans le regard de la société, nous pouvons constater à plusieurs reprises nos positions après colonisation.
La question ici est fondamentalement liée sur l'élévation accélérée du taux de chômage au Cameroun, l'un des pays les plus riches d'Afrique centrale.
Presque "une Afrique en miniature".

Au Cameroun, toutes les belles maisons, les belles voitures immatriculées P.A ou C.D, les restaurants les plus chics, les immeubles, les palais, les stations d'essence, les magasins de luxe, les propriétés privées, les bâtiments hauts niveaux, bref tout ce qui est élevé comme une posture de danseur classique appartiennent à dieu.


Au Cameroun, priorité aux étrangers purs alors, que vaut donc notre place ici ? Puisque chez "BLANC" d'office nous sommes étrangers chelou et chez nous, au lieu qu'on nous écoute, on nous étouffe.

Nous n'avons aucune place.
Le regard est tellement violent au point que nous nous posons la question de savoir si nous sommes une espèce ratée ?

Au Cameroun, nos privés donnent de la crédibilité à dieu en nous piétinant, le pire, devant dieu lui-même.
Au Cameroun, nos états capables de converger avec nous sur le processus décolonial nous vendent plutôt en esclavage moderne, esclaves de luxe toujours à la merci de dieu.

Nos privés, nos organismes locaux, nos structures d'ici ne comprennent pas que

" refuser un quelconque financement pour le développement d'un projet local, c'est donner le pouvoir à dieu de toujours nous voir en esclavage. Bien qu'il nous aide comme dit la parole, il maintient l'esclavage moderne aux applaudissements de nos chefs d'État " .
De ce fait, encouragent le rêve d'aller chez BLANC.


Nos états cirent les pompes de dieu aujourd'hui et disent à leur peuple d'attendre demain, et "BLANC" viendra nous sauver.
Qu'aujourd'hui n'est pas prête à nous recevoir.
Les étrangers d'abord.
Donc pour nos chefs d'états, dieu est "BLANC".

"Aujourd'hui, tant pis pour lui, Demain est la bienvenue".

Le Cameroun est endoctriné, tétanisé par le refus d'affronter "aujourd'hui" et cultive la paraisse chez "demain".
L'on nous a fait croire qu'aujourd'hui est une illusion pour le peuple africain, la meilleure solution c'est de croire à demain.
Demain est l'avenir, demain mérite de le glorifier, demain est le développement, demain est le sanctuaire, demain est la solution idéale pour nos peuples.
L'idée d'écrire sur demain est une manière d'exprimer son mécontentement sur les possibilités que peut offrir aujourd'hui.
Le mépris, l'insolence, l'arrogance, les caprices, le manque de respect que nous infligeons à aujourd'hui est une peine immense sur sa capacité possible à servir maintenant.
" Renvoyer à demain c'est mépriser le rôle d'aujourd'hui ".

Inspiration de "Sony Labou Tansi" auteur et poète Congolais.

Raison pour laquelle j'écris pour libérer l'esprit, je danse pour libérer le corps, je parle pour faire en sorte que la pensée s'évade.
Certains camerounais sont cadenassés mentalement et beaucoup ne le savent pas.
Bon nombre croient à une idée de liberté alors qu'elle n'existe pas en réalité.

La liberté au Cameroun est écrit dans la constitution de demain, alors, vide de sens pour aujourd'hui. La preuve, la fête nationale de l'indépendance.

"En attendant Dieu alors qu'il est mort depuis".

C'est l'une des raisons qui profite à la lumière de dieu qui est assis chez "BLANC", comme l'ange de paix, le bon, la pureté, le puissant dans la puissance civilisatrice, l'esprit saint; de dompter nos esprits faibles et d'hériter de la colonisation en procédant par un discours avec tous les mots que lui-même a créés : ( indépendance, mondialisation, décolonisation, droit de l'homme, vivre ensemble, solidarité, démocratisation, pouvoir au peuple, civilisation...).


De ce fait, le Cameroun ose se vanter en passant par une décolonisation hyper boiteuse et en est fière. En exemple, "Notre père qui est aux cieux,...". Avec yeux fermés et l'image de Dieu chez "BLANC".
Triste est notre sors.


...Vers un virage décolonial raté, comment en sortir ?

Essai d'une autre pensée décoloniale possible.
Cas du Cameroun. 

De et par
Zora Snake.

dans,
"Les séquelles de la colonisation ", sur le chemin d'un décolonialisme blanc, comment noircir ?
 

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R
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